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L'infection aux streptocoques B

Henci Goer

Extrait de The Thinking Woman's Guide to a Better Birth. New York: Berkley, 1999, p. 53-55, 71. [Achat en ligne]

(Read original English text)

Environ une femme sur cinq en bonne santé a le vagin colonisé par des streptocoques du groupe B (*), et environ 0.5 à 1% des femmes ainsi colonisées donneront naissance à un bébé infecté. Un bébé sur cinq infectés va mourir, de sorte que le risque, pour une femme positive au strepto B, de perdre son enfant à cause de l'infection, est d'environ 1 à 2 pour 1000. De plus, 5 bébés sur 10000 auront des séquelles neurologiques permanentes.

Toutefois, environ 25% des infections de nouveaux-nés dont les mères sont colonisées ont lieu avec des enfants prématurés, ce qui veut dire que ces risques sont diminués d'un quart en cas de grossesse menée à terme. Le laps de temps trop long après la rupture des membranes est aussi un facteur de risque d'infection du nouveau-né chez les femmes colonisées -- quoique, nous l'avons vu, cela pourrait être dû principalement au fait que l'équipe médicale pratique de nombreux examens vaginaux et utilise des dispositifs internes de monitoring.

La solution évidente semblerait être de faire un test de présence de strepto B pendant la grossesse et de donner des antibiotiques s'il est positif, mais cela ne marche pas. Dès qu'on arrête les antibiotiques, très souvent le strepto B réapparaît. Le Collège américain des obstétriciens et gynécologues (American College of Obstetricians and Gynecologists, ACOG), le Collège américain des sages-femmes/infirmières (American College of Nurse-Midwives, ACNM) et les Centres de contrôle des maladies (Centers for Disease Control, CDC) recommandent l'une des deux stratégies suivantes :

L'ACNM suggère par ailleurs de donner des antibiotiques par voie orale aux femmes qui ne sont pas encore en travail 18 heures après la perte des eaux, et de passer à l'administration par voie intraveineuse lorsque le travail commence. Le CDC a calculé qu'en appliquant l'une ou l'autre de ces stratégies on réduirait les infections de nouveau-nés de 70 à 85%, de sorte qu'aucune de ces mesures n'est pleinement préventive. Ces protocoles comportent aussi des risques. Le CDC estime qu'en administrant de la pénicilline, l'antibiotique le plus commun, à toutes les femmes colonisées de strepto B, il faudrait s'attendre à dix décès maternels par an, en raison de sévères réactions allergiques, et qu'environ 1 à 10% des femmes auraient une réaction moins sévère, mais qui causerait des complications au nouveau-né.


Recommandation pour les porteuses de groupe B

Je recommande de faire un test entre 35 et 37 semaines de gestation. Si le test est négatif, ni vous ni votre bébé n'avez besoin d'antibiotiques par intraveineuse après une rupture prolongée des membranes, à moins que l'un de vous ne développe des signes d'infection. Si le test est positif, vous avez le choix entre attendre le terme et accepter des antibiotiques par voie intraveineuse si le travail ne commence pas assez tôt [après la perte des eaux], ou essayer d'accoucher plus tôt avec un déclenchement. Aucun de ces deux protocoles, en passant, n'exige une aseptisation particulière ni la prescription d'antibiotiques par voie intraveineuse au nouveau-né qui ne présentent aucun signe de maladie et dont les mères ont été traitées conformément au protocole, mais de nombreux pédiatres soumettent systématiquement le bébé à l'un ou l'autre, ou les deux. Si votre bébé et vous êtes dans ce cas, vous pouvez simplement refuser.

Si vous acceptez le déclenchement, faites-le avec de l'ocytocine plutôt qu'avec de la prostaglandine E2 (PGE2). Une étude randomisée à grande échelle a montré que les risques d'infection au strepto B étaient cinq fois plus élevés chez les femmes positives au strepto B à qui on avait administré de la prostaglandine, en comparaison avec l'ocytocine.


(*) La colonisation vaginale varie selon les pays : USA 20-40%, France 10%, Italie 7%, Israël 2-3%. (Source: Protocoles d¹Obstétrique, Fédération de Gynécologie-Obstétrique des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, 2001)


Compléments

Autres lectures recommandées

(Consulter aussi la liste complète de documents, la page de liens et la bibliographie de ce site)


(Texte original)

GROUP B STREPTOCOCCUS

About one in five healthy women have group B strep living (colonized) in their vaginas, and roughly 1 in 100 to 1 in 200 colonized women will give birth to an infected baby. About one in five infected babies will die, making the odds of a colonized mother losing a child to group B strep infection 1 to 2 per 1,000. Another 5 babies 10,000 will suffer permanent neurological damage. However, about 25 percent of all newborn infections in colonized mothers are in premature babies, which means these odds are reduced by one-quarter in full-term pregnancies. Prolonged ruptured membranes is another risk factor for newborn infection in colonized women -- although as discussed, this could largely be due to caregivers doing multiple vaginal exams and using internal monitoring devices.

The obvious solution would seem to be to test for group B strep in pregnancy and give antibiotics when it is present, but this doesn't work. Once the course of antibiotics ends, group B strep often reappears. The American College of Obstetricians and Gynecologists (ACOG), the American College of NurseMidwives (ACNM), and the Centers for Disease Control (CDC) recommend following one of two strategies:

The ACNM further suggests giving oral antibiotics to women with ruptured membranes who are not in labor by eighteen hours after rupture, switching to an IV once labor begins. The CDC calculates that implementing one or the other of these strategies will reduce newborn infections by 70 to 85 percent, so neither protocol is completely preventative. The protocols carry risks as well. The CDC estimates that giving all group B colonized women penicillin, the preferred antibiotic, would result in ten maternal deaths per year from severe allergic reactions, and another 1 to 10 percent of women would have a less severe reaction, but one that could cause complications in the unborn baby.


ADVICE FOR GROUP B CARRIERS

I recommend getting tested at thirty-five to thirty-seven weeks. If you test negative, neither you nor your baby needs IV antibiotics with prolonged rupture of membranes unless one or the other of you develops symptoms of infection. If you test positive, you have the choice between awaiting labor and accepting IV antibiotics if labor doesn't begin fairly promptly, or trying to beat the clock by inducing labor. Neither protocol, by the way, recommends doing septic workups or giving IV antibiotics to full-term newborns who don't display symptoms of illness and whose mothers were treated according to protocol, but many pediatricians subject babies to one or both of these anyway. if you and your baby fit this description, you might want to explicitly refuse these.

If you agree to induction, do it with oxytocin, not prostaglandin E2 (PGE2). A large study that randomly assigned women with ruptured membranes to different treatments found five times the odds of infection in group-B-positive women who were induced with PGE2 compared with oxytocin.