L'épisiotomie est une mutilation génitale!

Extraits d'un échange sur la liste "Naissance" (suivre ce lien pour s'inscrire à la liste)

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From: "Stéphanie St-Amant" <amant_s@hotmail.com>
To: <netfemmes@NetFemmes.ORG>
Sent: 29 mai, 2000 01:47
Subject: Re: Mutilations...: de celles que la culture médicale occidentale justifie

Bonjour, j'aimerais mettre mon grain de sel sur la préoccupante question des mutilations génitales. Dans un premier temps, il me vient a l'idée de donner ce lien vers un verbatim de l'émission de Jacques Languirand, Par 4 chemins, a propos de l'anatomie encore aujourd'hui méconnue -- et semble-t-il volontairement ignorée par des siècles d'anatomie phallocentriste! -- du clitoris; ça s'intitule "Le clitoris: plus grand que nature...": très instructif!

http://radio-canada.ca/par4/vb/vb981005.html

Ma contribution à la discussion sur les mutilations génitales est la suivante, en 2 points (désolée ce sera long...): circoncisions et mutilations obstétricales:

1) Je suis encore et toujours décontenancée par le fait qu'il nous est habituel de s'indigner -- avec raison, bien sûr -- des mutilations génitales féminines pratiquées dans certaines cultures, alors que, d'une part, nous ne nous élevons pas contre celles pratiquées dans la nôtre (voir plus bas) et d'autre part, nous ne réagissons pas encore assez vivement a la mutilation génitale masculine -- la circoncision, laquelle est encore souvent "médicalement" conseillée : certaines sexologues ont fait des liens entre la circoncision masculine et une insensibilisation menant a des pénétrations parfois agressives et a la suite desquelles ce sont les femmes qui consultent pour vestibulite, vaginisme ou autres lésions qu'elles prennent a leur compte, de même que des féministes ont envisagé le rapport entre le traumatisme de la circoncision et les violences que certains de ces hommes font subir aux femmes plus tard, notamment les violences instituées des interventions obstétricales et gynécologiques -- épisiotomies, forceps, hystérectomies, ovariectomies ou césariennes inutiles, etc... [http://www.sexuallymutilatedchild.org/victimiz.htm. Does Male Circumcision Victimize Women?]

Quant a ménager les sensibilités religieuses, il m'a été donné de lire le témoignage d'un juif pro-circoncision qui a changé complètement d'avis à la lecture d'un article exposant des raisons talmudiques pour ne pas circoncire. Cet article se trouverait à http://www.circumcision.org

A propos de l'histoire non religieuse de la circoncision:

Bernard Bel <contact@bioethics.ws> a écrit:

Vous savez peut-être qu'environ 50% des enfants mâles nés aux USA subissent la circoncision pour des raisons prétendument "médicales". Cette coutume (qui se pratique sans anesthésie chez le nouveau-né [le nouveau-né est beaucoup plus sensible à la douleur que l'adulte...]) date des médecins "hygiénistes" du 19è siècle, parmi lesquels le célèbre John Harvey Kellogg (celui des "corn flakes") qui écrivait en 1888:

Un remède contre la masturbation presque toujours efficace pour les jeunes garcons est la circoncision. L'opération devrait être faite par un chirurgien, sans anesthésie, car la douleur brève de l'opération aura un effet salutaire sur l'esprit, notamment si elle est reliée à l'idée de punition. Pour ce qui est des femelles, l'auteur s'est aperçu que l'application de phénol pur sur le clitoris était un excellent moyen d'atténuer l'excitabilité anormale.

(John Harvey Kellogg, M.D. Treatment for Self-Abuse and its Effects, 1888, p.295)

Le site "Circumcision Information and Resource Pages" <http://www.cirp.org/> est un des plus documentés à ce sujet. [Intéressant d'y retrouver une page sur les 12 fonctions reconnues du prépuce]
Voir aussi "In Memory of the Sexually Mutilated Child" <http://www.SexuallyMutilatedChild.org>"

2) L'autre point de mon propos est que je ne comprends pas pourquoi il n'y a pas de montée aux barricades massive des femmes contre les mutilations génitales obstétricales qui sont chez nous instituées, notamment l'épisiotomie -- l'entaillage du périnée au bistouri -- pour laquelle il n'existe AUCUNE justification scientifique (Il n'y aurait qu'un très très rare cas selon une présentation très spécifique du bébé où cela pourrait être justifié)!!!! Est-ce que parce que cela fait partie de NOS rituels occidentaux qu'il ne faille pas les fustiger pour les éradiquer? Je trouve qu'il y a de l'indécence à tenir aux néo-québécois un beau discours sur les valeurs de la société québécoise quant a l'intégrité physique de la femme, alors qu'on mutile ici quotidiennement les parturientes. De si nombreuses femmes en ont des conséquences à vie au quotidien et dans leur sexualité... Il n'y a pas bien longtemps, on recousait bien serré, ce qui s'appelait "Des points de courtoisie" ou "des points du père"... Le psychanalyste français Bernard This (dans Le père: acte de naissance, Seuil, 1980) qualifie vertement de paraphe dans la chair des femmes cette couture pratiquée par ces hommes (et aujourd'hui ces femmes) de l'art. On n'est pas si loin du chirurgien new-yorkais qui a récemment initialé au scalpel le ventre d'une césarisée...

Je vous cite également une célèbre sage-femme américaine, Anne Frye, dans une brique sur le suivi de grossesse ou elle redéfinit certains termes gynécologiques étymologiquement misogynes, machistes ou inappropriés, dont celui d'épisiotomie qu'elle remplace par CLITOROTOMIE "to help dispel the cavalier attitude regarding this form of routine genital mutilation which takes place in the United States and other Western countries, [because] when the female perineum is cut, clitoral circulatory tissues and nerves are cut as well." (p. 12) "Since the yoni [vagina] and urethra are surrounded by clitoral tissue, this makes them clitoral orifices, and places a routine clitorotomy (episiotomy) in the category of not only genital, but clitoral mutilation" (p.165) [A. Frye, Holistic Midwifery, Labrys Press, 1995, xvi + 1184 p. Voir aussi les articles auxquels se réfère J. Languirand dans le lien ci-haut.]

Je vous suggère vivement la lecture d'un poignant article ou l'auteure, Leilah McCraken, développe le concept fondamental d'INFIBULATION PUERPERALE: Naissance médicalisée : le viol du 20e siècle.

Selon les dernières statistiques québécoises (97-98), on pratique en moyenne au Québec des épisiotomies lors de 34,8% (il y a 10 ans c'était 60%) des accouchements vaginaux, c'est encore plus du tiers des Québécoises qui sont ainsi mutilées (en encore plus car chacune peut accoucher plusieurs fois!), et cela va jusqu'à 52% dans certaines régions, dépasse les 60%-70% dans certains hôpitaux, alors que cette pratique -- de même que les forceps et ventouses -- n'existe pratiquement pas au Nunavik et en Terres Cries, de même que pour le 1% des naissances ayant lieu a domicile et en maison de naissance (ces dernières étant cependant exclues des statistiques MED-ECHO du gouvernement québécois, c'est dommage parce que la différence à ce chapitre entre accouchement médicalisé et non médicalisé sauterait au visage...)

Les conséquences des épisiotomies sont nombreuses: elles sont la cause, entre autres, de déchirures du 2è et 3è degrés [faites l'expérience pratique suivante: prenez une feuille de papier et tirez avec vos mains de chaque côté pour apprécier la résistance de la feuille; maintenant, pratiquez une petite incision en haut de la feuille et appréciez cette fois-ci avec quelle facilité elle se déchire de bord en bord], de fistules vagino-anales, et très couramment d'incontinence: 1 femme sur 4 souffre d'incontinence urinaire à la suite d'un accouchement à cause des épisiotomies et prend en moyenne 12 ans avant de consulter la-dessus [c.f. émission "Sexe et Confidences"; ironiquement cette émission parlait de l'importance de la rééducation périnéale d'un côté tout en "démystifiant" avec neutralité l'épisiotomie avec un gynéco de l'autre: évidemment, comme les médecins, qui plus est les "spécialistes", sont supposés savoir ce qu'ils font, on ne leur pose même pas de questions! Tous les rituels mutilatoires se justifient par la nécessité de l'usage! La rhétorique est vieille comme le monde. En passant, les ob-gyn sont des spécialistes des pathologies comme tous les spécialistes, mais eux sont, par exception, consultés en première ligne, alors que tout est a priori normal... Qu'est-ce à dire? Que l'enfantement et le corps féminin sont implicitement et immédiatement pathologisés. Point a la ligne]; et à propos de l'incontinence fécale, voici un résumé d'article trouvé sur medline:

TI: Management of faecal incontinence following obstetric injury.
AU: Cook-TA; Mortensen-NJ
SO: British Journal of Surgery. 1998 Mar; 85(3): 293-9.
ISSN: 0007-1323

AB: BACKGROUND: Faecal incontinence is common in women and the major aetiological factor is childbirth. Increasing numbers of women with faecal incontinence are presenting to surgical clinics. [...]

RESULTS AND CONCLUSIONS: Third-degree tear occurs in association with less than 1 per cent of vaginal deliveries, but occult sphincter injury occurs at one-third of deliveries and may be significant in later life. Incontinence may result from sphincter damage or nerve injury, or both.

Evidemment, cet article dit que c'est l'accouchement qui est la cause de ces atteintes (or, il n'en est pas de même pour les femmes ayant accouché sans intervention), il ne remet nullement en question les interventions obstétricales, alors qu'une impressionnante quantité de littérature scientifique existe la-dessus, sans que les pratiques obstétricales n'en soit bouleversées pour autant... L'ignorance délibérée règne en maître, surtout quand il s'agit d'annihiler ce formidable pouvoir féminin de mettre au monde.

[Rappelons-nous que obstétrique signifie étymologiquement ob stare, se tenir debout devant celle qu'on a forcée à se coucher -- l'accouchée, la passive (elle n'enfante plus..., ce verbe disparaît, au profit d'un accouchement réalisé par un tiers!), elle se fait accoucher, écartelée comme on se fait violer, et en plus, elle intègre la culpabilité, car elle pense que sans intervention, son corps était incompétent et aurait "tué" son enfant... La courbe de la diminution de la mortinatalité ne correspond pas du tout a celle de l'augmentation de la médicalisation et de l'hospitalisation (l'Angleterre l'a bien démontré) des accouchements. Cependant la diminution de la mortinatalité est corollaire des meilleures conditions d'hygiène et d'alimentation. Si les Africaines meurent si fréquemment en couches, c'est à cause des conséquences des mutilations subies antérieurement, de la malnutrition ou de l'insalubrité, non pas parce qu'il n'y a pas de clinique et de médecins! Nous, nous avons de pauvres statistiques périnatales, -- autour du 15è rang mondial -- mais une médecine coûteuse et invalidante...]

J'en reviens à ce qui détruit le plancher pelvien des femmes lors des accouchements: en plus des épisiotomies, c'est en grande partie la faute de la poussée volontaire que l'on fait faire aux femmes, épuisante pour la mère et carrément asphyxiante pour le bébé, qui court-circuite la poussée involontaire et dont l'action néfaste est aggravée à la fois par les positions anti-physiologiques dans lesquelles on force les femmes -- par ex. lithotomie ou position semi-assise tassée qui crée une hyperpression abdominale -- et par la péridurale, car quand on ne sent rien, on peut subir toutes les violences sans se plaindre et on peut aussi supporter une position autrement physiologiquement insupportable et qui nuit sérieusement à la progression du travail. (Et dire qu'on distribue toujours des documents dans les cliniques et CLSC ou l'on écrit que la péridurale ne comporte aucun risque, c'est de la désinformation anti-scientifique! Il n'existe aucune médication dont on peut exclure les effets secondaires ou adverses potentiels. D'autant que, dans ce cas-ci les nouveau-nés en auront les effets durant une période pouvant atteindre trois semaines)

Une physiologiste francaise spécialiste de la mécanique périnéo-abdominale et de la structure pelvienne -- Dre Bernadette de Gasquet -- affirmait à propos de l'effort expulsif volontaire dirigé: "On veut faire sortir l'utérus avec le bébé"; on fait pousser la femme sur son utérus et sur tous ses autres organes abdominaux -- d'où de sévères descentes --, mais cet effort n'a aucun effet sur l'issue de l'accouchement: il n'y a que la poussée involontaire de l'utérus qui agit pour faire sortir le bébé! L'accouchement est un réflexe spontané, dont le fonctionnement est similaire à celui du vomissement. B. de Gasquet a aussi évoqué les récents travaux de William Fraser de l'Université Laval comparant des accouchements avec poussée volontaire et sans.

En attendant que les femmes québecoises prennent en charge leurs maternités au lieu de s'aliéner en déléguant la responsabilité au praticien barricadé derrière une technologie dont l'acuité (incroyablement surestimée, les faux diagnostics par support technologique -- échographie, monitoring foetal, etc. -- sont légion) ne pourra jamais rivaliser avec celui du ressenti de la femme qui sait toujours mieux que quiconque, et qui sait directement, si cela va ou non; en attendant que cesse cette opposition rhétorique entre le bien de l'enfant versus celui de la mère, alors que ce dernier est absolument garant du premier -- le corps féminin étant la condition de la viabilité des êtres humains, non la condition de la mortalité humaine --; en attendant que nous reconquérions dignité, intimité (la naissance est un événement aussi sexuel que la relation conceptionnelle: on ne peut pas dilater sous des regards étrangers et qui se braquent sur notre sexe et sous des doigts qui y fouillent, et qui contaminent possiblement à chaque intrusion inquisitrice) et confiance dans nos enfantements (car oui, plus de 95% des accouchements ne nécessiteraient en principe aucune intervention médicale) et ce formidable empowerment qui en est la résultante; en attendant que la majorité des femmes expérimentent vraiment un "accouchement féministe", réclamons au moins immédiatement d'un même élan, unanimement, le respect de notre intégrité physique et la cessation immédiate des mutilations obstétricales...

Stéphanie St-Amant

mère de 2 filles, nées dans l'intimité et dans l'intégrité;

Doctorante en Sémiologie, Université du Québec a Montréal, spécialisée dans la question de la natalité (la naissance, le savoir et le sens: pratiques, pensée, mémoire et discours occidentaux)

Administratrice de la MAMANliste, forum public sur la périnatalité promu par le Groupe MAMAN

[Mouvement pour l'Autonomie dans la Maternité et pour l'Accouchement Naturel]

http://pages.infinit.net/matilda/maman/


Discussion

From: Francoise BARDES <fbardes@freesurf.fr>
Date: 3 juin, 2000 11:50
To: 'naissance@egroups.fr'

Subject: [Naissance] episiotomie

[...] Nous pratiquons une épisiotomie médio latérale, soit à environ 45 degrés lorsque le périnée est amplié (c'est a dire étiré sur la tête du bébé). Cette direction permet d'éviter (en principe ) le filage décrit par Stéphanie en direction du sphincter anal.

Il semblerait en effet que les échographies du sphincter anal, faites en France (difficile travail car il s'agit d'une sonde anale et il faut être bien dévouée pour accepter sans sérieuse raison ce genre d'examen!) [...] prouvent que l'épisiotomie médio-latérale est moins dangereuse pour le sphincter anal que la médiane, qui elle est moins douloureuse et moins saignante.

[...]

Je crois quand même (travaillant à l'hôpital avec le nec plus ultra derrière au cas ou il faudrait) que l'épisiotomie est rarement nécessaire. J'ai eu récemment un périnée complet mais ma collègue a fait de l'expression et l'épaule s'est dégagée brusquement.

Sinon les déchirures ne me semblent pas catastrophiquement plus difficiles à coudre et juste de la taille suffisante. Difficile de connaître avant la taille de l'épisio!


From: "Marypascal Beauregard" <beauregard66@hotmail.com>
Date: Tue, 06 Jun 2000 10:41:07 EDT

Peu importe son angle, le temps où on la fait ou la pluie dehors, l'épisio est une mutilation sexuelle dangeureuse, douloureuse et INUTILE.

C'est une marque de non-confiance dans le corps des femmes.


From: "Jean-Claude Verduyckt" <carrefour.naissance@swing.be>
Date: Tue, 6 Jun 2000 19:02:33 +0200

> l'épisio est une mutilation sexuelle dangeureuse, douloureuse et INUTILE.

En dehors des quelques indications.

Il en est de même pour la rupture des membranes.


From: "Stéphanie St-Amant" <amant_s@hotmail.com>
Date: Wed, 7 Jun 2000 12:15:14 -0400

On a commencé à pratiquer les épisios avec le présupposé que cela éviterait les déchirures et que ça permettrait au bébé de sortir plus vite. Or ces deux "hypothèses" ont complètement été infirmées.

Il est prouvé que les épisios provoquent des déchirures sévères, que les déchirures naturelles sont beaucoup moins graves, cicatrisent mieux et souvent d'elles-mêmes sans points, se font dans le sens naturel des tissus, ce qui en amoindrit la course et ne laisse pas d'aussi dures cicatrices... Vous n'avez pas souvent vu les épisios qui "lâchent" au prochain accouchement? Les sages-femmes au Québec ne font jamais d'épisios.

Le périnée est une structure qui soutient l'ensemble sphincters et vagin et qui retient les organes abdominaux à l'intérieur: Entailler la structure a nécessairement des impacts sur tout l'ensemble, lequel ne recouvrera jamais sa solidité et son élasticité d'origine...

Les épisios -- je souscris à l'appellation de clitorotomie -- sont des interventions inutiles et dangereuses, peu importe dans le sens dans lequel on les fait! Est-ce que les excisions suivies d'infibulations sont plus graves que les excisions "simples"?

J'espère qu'un jour les femmes anorgasmiques à la suite des épisios et des coutures ou qui se disent tout simplement "je ne ressentirai plus jamais comme avant" fassent un jour un recours collectif contre les mutilations qu'elles ont subies.

Les exciseuses africaines sont bien convaincues qu'elles font quelque chose de nécessaire: quand on vient leur dire que ce qu'elles font est un crime, elles le prennent mal... Mais, elles au moins n'ont pas appris dans des écoles et des universités reconnues à poser leur geste criminel.

Désolée, mais je n'accepte aucune complaisance à l'égard de cette pratique.

Je touche mon périnée souple, élastique, sensible et intacte qui a vu passer deux petites filles sans que le sang n'ait eu à couler devant leur visage et que l'aiguille ne l'ait itérativement traversé et je pleure en pensant que je suis une des rares mères à bénéficier encore de cette sensation-là, de cette intégrité-là.


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