A propos de la demande parentale...

Extraits d'un échange sur la liste "Naissance" (suivre ce lien pour s'inscrire à la liste)

Envoyez vos commentaires à <secretaire(arobase)naissance.asso.fr>

From: Madeleine Grivet

Date: 18 mai, 2000 15:57

Mes chères amies de la liste naissance. Je vous aime, mais il y a un petit truc que vous oubliez dans votre enthousiasme et zèle militant: Où sont les milliers de parents prêts à se ruer pour la défense d'un pauvre couple opprimé et méprisé?

Là on pourra causer! J'espère que le site de Naissance et Citoyenneté sera créé pour que des centaines de gens viennent se plaindre des conditions de naissance qui leur sont faites!

Mais pour l'instant et je suis d'accord avec la belle lettre qui est dans les DO: il sont contents. Et plus il y a de technique et plus ils sont contents. [Voir la lettre]

Je ne peux pas dire en préparation que la péridurale augmente les risques de forceps, car bien souvent elle n'auront pas le choix, et elles auront à 90% la péridurale et à 20% les forceps et 20% la césarienne! Un peu plus d'un premier bébé sur deux naît "normalement". Mais si je leur dis ? La peur sera là et est-ce bien meilleur? Et le syntocinon pour accélerer (car il faut qu'un travail avance! et donc mes collègues se sentent obligées de mettre du synto, (quand ce n'est pas par sadisme!) quand on n'a pas de péridurale c'est dur a supporter!

Pour notre maternité le contrat? Il y a des points positifs, mais pas beaucoup. Mais il y a peu de demande. Et voilà longtemps que je vous ai écrit pour vous dire que ce contrat présenté seul c'est aller au casse pipe!

Donc y a du boulot. [...]

Mais l'idée du contrat à envoyer si on accouche ailleurs ça me paraît un acte militant (si on n'est pas obligé d'y revenir pour médicalisation!)

Bien cordialement, M.


From: "Stéphanie St-Amant" <amant_s@hotmail.com>

Date: Mon, 29 May 2000 04:09:23 -0400

Le vrai travail d'un suivi prénatal est de cheminer avec les parents et de les aider à "dealer" avec la peur, non de l'évacuer, c'est bien pire. Les intervenants en périnatalité ont un devoir de donner une information juste et vraie, à la lumière de toutes les données dont on dispose. Je suis sidérée de voir qu'on infantilise les parents au point de leur cacher la réalité, qui sont celles de données scientifiques. Comment accepter ainsi de laisser régner la superstition (les mythes: nécessité du synto, de l'induction, de la césarienne programmée, utilité quelconque de l'épisiotomie, fiabilité échographique et du monitoring, établissement d'une durée normale ou limite du travail, de la délivrance, par ex...) Il me semble qu'il est facile de démontrer que dans bien des pays industrialisés et de haut niveau de santé et de médecine, il en va tout autrement. Il me semble qu'on peut dire les vraies affaires: que bien des interventions sont faites pour accommoder les médecins. Il me semble qu'on peut pointer clairement certaines conséquences pour la mère et le bébé. Et les risques, encore et toujours!! Ne jamais taire les risques!!!

Il est impossible d'avancer si on dit: "De toutes façons, elles n'auront pas le choix": il faut peut-être se faire nommer des choix pour que certaines personnes puissent les exercer. C'est la tâche que nous nous donnons lors des cours prénatals et des accompagnements: c'est la seule raison d'être de cet effort-là! C'est malheureux de cacher aux parents en prénatal certains éléments qui pourraient susciter un questionnement de leur part -- est-ce parce qu'on ne veut pas trop qu'ils le fassent, autrement ça devient embarrassant? Et le refus de "traitement", ça n'existe pas en France? Pourtant on ne fait pas grand cas avec les conséquences, peut-être à vie, d'une malnaissance, mais à ce moment, comme l'intervenant n'y est plus, il est bien dégagé de toute responsabilité... Les parents auront cette fois à "dealer" avec d'autres douleurs, de toute façon d'autres soins professionnels onéreux existent pour cela...

Stéphanie

(Québec)


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