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Accouchement naturel "sur demande" au Brésil

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Le Brésil est le champion mondial en césariennes. Selon l'article publié dans le journal du Conseil Fédéral de Médecine (no 84, août 1997), on pointe un taux national de 37,4 %. Les répercussions de ce fait sont terribles: les césariennes portent 4 fois plus de risque d'infection périnatale, 3 fois plus de risque de mortalité maternelle, sans compter l'augmentation des risques de prématurés et mortalité néonatale ainsi que des dépenses inutiles imposées au système de santé {N.d.T: système mixte public-privé avec, en général, une meilleure qualité de services dans le privé, mais qui est universel et gratuit en ce qui concerne le public}

Il y a plusieurs explications de l'élévation des taux de césariennes au Brésil au delà des 10-15% recommandé par l'OMS. D'un côté, l'assistance obstétricale, telle qu'organisée, délègue au médecin (et seulement à lui) la responsabilité de réaliser les accouchements. Le médecin, de son côté, n'a pas la disponibilité pour accompagner un travail, celui-ci durant en moyenne 10 ou 12 heures, la césarienne sous rendez-vous étant donc la solution trouvée. La diminution des taux de césariennes, sous cet angle, dépend d'une réorganisation de l'assistance obstétricale (corporatismes à part) selon laquelle d'autres professionnels accrédités pourraient réaliser des accouchements normaux (professionnels tels les obstétrizes, et pour quoi pas des sages-femmes) {N.d.T: Notons ici la différence faite entre des sages-femmes ayant une formation médicale (obstétrizes) et sages-femmes traditionnelles n'ayant pas de formation médicale (parteiras)} ainsi le médecin serait en charge de résoudre les accouchements où l'intervention chirurgicale est véritablement nécessaire.

Mais il y a ceux qui allèguent que la faute n'incombe pas seulement au médecin, disant ainsi que les femmes auraient leur part de responsabilité à cause du grand nombre de cas de césariennes sur demande. Une partie des demandes semblent être reliées au choix de la ligature des trompes. Des données des AIHs du SUS de 95-96 indiquent qu'environ 67% des césariennes réalisées pendant cette période auraient la ligature des trompes comme une probable indication camouflée. D'autres raisons pourraient être ressorties, telles que la peur de la douleur, la terreur de ne pas avoir un lit d'hôpital disponible au moment de l'accouchement, et le fait que la césarienne soit devenue un bien de consommation, une option acceptée et appuyée par les médecins et par le réseau social auquel appartiennent les femmes.

Actuellement, des campagnes de sensibilisation sont menées par le Conseil Fédéral de Médecine (CFM), le Conseil Régional de Médecine (CRM) et les médias, dans le but d'en finir avec cette épidémie invisible et de résoudre, au moins en partie, cette autre honte nationale. Ces campagnes ont pour cible principale les médecins et les femmes.

Mais quelle est la situation de ces femmes qui délibérément demandent l'accouchement naturel? Pour celles-là, la douleur de l'enfantement semble être supportable. Insupportable, pour celles qui utilisent le SUS {N.d T: Système Unique de Santé: réseau public}, il s'agit de la peur de la pérégrination à la recherche d'un lit d'hôpital pour enfanter et le traitement peu humanisé qu'elles auront a affronter, sans même pas avoir droit à un accompagnant durant le travail. {N.d.T: Cette situation a toutefois changé du point de vue légal depuis l'époque de cet article.} Ce qui fait peur, pour celles qui ont un système d'assurance privée, c'est le peu de disponibilité du professionnel qui a réalisé le prénatal pour accompagner le travail, en plus des routines aussi peu humanisées des maternités privées, comme la séparation des mères et des bébés, ces derniers devant rester dans des pouponnières. Il est injuste et inacceptable que seulement les femmes qui disposent des hautes ressources financières puissent opter pour une assistance humanisée à l'accouchement. Ce genre d'assistance, qualifiée d'alternative, à de rares exceptions près, est réellement en marge du système de santé.

Il existe beaucoup à faire... Travailler à la prise de conscience des femmes et reformuler les paradigmes de l'assistance obstétricale. Il est important de souligner que la question qui se pose n'est pas purement de renverser les chiffres des césariennes en faveur des accouchements naturels. Il est fondamental d'envisager une proposition qui vise au retour à une assistance humanisée à la naissance et à l'accouchement, qui valorise la nature, respecte la femme et rende possible au bébé d'avoir un début de vie dans d'excellentes conditions physiques et psycho-affectives.

Sonia Isoyama Venancio <soniav@isaude.sp.gov.br>

Sonia Isoyama Venancio (soniav@isaude.sp.gov.br) est membre du Genp

Éditorial tiré du bulletin du Genp (Groupe d'études sur la naissance et l'accouchement) Notas sobre Nascimento et Parto (Notes sur la Naissance et l'Accouchement) année III no 5 mars 1998

Reproduction et traduction libre de Paloma Terra avec l'accord de l'auteure.

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Parto Normal "A Pedido"

O Brasil é o líder mundial en cesarianas, conforme a matéria publicada no jornal do Conselho Federal de Medecina (no 84, agosto/97), onde se aponta uma taxa nacional de 37,4%. São terríveis as repercussões deste fato: as cesáreas acarretam 4 vezes mais risco de infecção puerperal, 3 vezes mais risco de mortalidade materna, sem contar no aumento dos riscos de prematuridade e mortalidade neonatal e gastos desnecessários que impõem ao sistema de saúde.

São várias as explicações para a elevação das taxas de cesárea no Brasl além dos 10-15% recomendados pela Organisação Mondial de Saúde. Por um lado, a assistência obstétrica, tal como está organizada, delega ao médico (e somente a ele) a responsabilidade de realizar partos. O médico, por sua vez não tem disponibilidade para acompanhar um trabalho de parto, que dura em média 10-12 horas, sendo a cesárea com hora marcada a solução encontrada. A diminuição das taxas de cesáreas, sob este prismma, depende de uma reorganização da assistência ostétrica (corporativismos á parte), onde outros profissionais capacitados possam realizar partos normais (tais como obstétrizes e, por que não, parteiras), cabendo ao médico resolver os partos em que a intervenção círurgica faz-se de fato necessária

Mas há os que alegam que a "culpa" não é somente do médico, sendo que as mulheres seriam co-responsáveis, dado o grande número de casos em que a cesárea é feita "a pedido". Parte dos pedidos de cesárea parece ocorrer devido a opção pela laqueadura. Dados das AIHs do SUS de 95/96 indicam que cerca de 67% das cesáreas realizadas neste período teriam a laqueadura como provável indicação camuflada. Outras razões poderiam ser apontadas, tais como o medao da dor, o pavor de não ter diponível um leito hospitalar no momento do parto e o fato da cesárea ter se tornado um bem de consumo, uma opção aceita e apoiada pelo médico e pela rede social á qual pertencem as mulheres.

Atualmente campanhas de sensibilização estão sendo encaminhadas pelo CFM, CRM e pela mídia, com o objetivo de acabar com esta "epidemia invisível" e resolver, pelo menos e parte, mais esta vergonha nacional, tendo como alvos principais os médicos e as mulheres.

Mas, qual é a situação daquelas mulheres que, conscientes, pedem um parto normal?

Para essas, a dor do parto parece ser suportável. Insuportável, para aquelas que utilizam o SUS, é o medo da peregrinação em busca de um leito hospitalar para parir e do tratamento poco humanizado que irão enfrentar, sem direito sequer a um acompanhante durante o trabalho de parto. Assustador, para aquelas que contam com um sistema de convênio, é a pouca disponibilidade do professional que realisou o pré-natal de acompanhar o trabalho de parto, além das rotinas também pouco humanizadas das maternidades privadas, como a separação de mães e bebês, que ficam em berçários. É injusto e inaceitavél que apenas as mulheres que dispõem de altos recursos finaceiros possam optar por uma assistência humanizada ao parto. Esse tipo de assistência, tida como "alternativa", com raras exceções, está realmente á margem do sistema de saúde.

Existe de fato muito a fazer... Concientizar as mulheres e reformular os paradigmas da assistência obstétrica. É importante ressaltar que a questão que se coloca não é puramente de reverter os números de cesárea X parto normal. É fondamental vislumbrar uma proposta que contemple o retorno a uma assistência humanizada ao nascimento e parto, que valorize a natureza, respeite a mulher e possibilite ao bebê ter um começo de vida em ótimas condições físicas e psico-afetivas.

Sonia Isoyama Venancio soniav@isaude.sp.gov.br

Sonia Isoyama Venancio (soniav@isaude.sp.gov.br) é membro do Genp

Ediorial tirrado do boletim do Genp (Grupo de estudos sobre nascimento e parto) Notas sobre Nascimento et ano III n 5 março 1998

Reprodução e tradução livre de Paloma Terra com o acordo d autora.

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